Il est amusant de se dire qu’un titre désigne à la fois un trophée et une œuvre qui, l’un comme l’autre, connaissent bien des aléas quant à leur attribution. Dans le présent numéro, on apprend ainsi que de Jean-Baptiste Andrea, salué par le Goncourt, aurait dû’ »: des mots qui auraient pu être les nôtres puisque a choisi de décerner le titre (on y revient) de livre de l’année à ce texte d’une force rare. En revisitant ces douze derniers mois - pour retenir 100 livres, entre succès, symboles de 2023 et coups de cœur des journalistes -, la simple lecture de certains titres, comme un instantané, a fait ressurgir des émotions: comment oublier l’évocation de l’inceste par Neige Sinno dans Le destin des marins des de David Grann? L’ironie de l’intitulé de Gilles Kepel (qui plus est au vu de l’actualité)? D’autres traversent les années jusqu’à intégrer l’imaginaire collectif. Il en va ainsi de l’iconique de Françoise Sagan, publié il y a soixante-dix ans déjà. À l’occasion de cet anniversaire, nous avons voulu revenir dans notre dossier sur l’importance de ce texte et plus généralement sur l’autrice, emblème d’une époque et trop souvent résumée à un prodige. Mais le « charmant petit monstre » a su, avec le temps, imposer un style très personnel, avec son fameux art du raccourci qui fait mouche. À l’image de la célèbre première phrase de ce premier roman phénomène: « ’, » Satané « beau nom grave », que l’on pourrait appliquer à tant de choses. Comme un titre de livre?
ÉDITO
Nov 30, 2023
2 minutes
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