écrivait Jean Giraudoux, qui, le saviez-vous ?, s’éteignit au 89 du quai d’Orsay, probablement intoxiqué, sans doute empoisonné décrète Aragon. Tout ceci, nous pouvons l’apprendre en lisant ce très instructif et très ludique .Quand on repense à l’émerveillement des premières émotions vécues à la découverte de Google Maps de Stendhal à la main, on ne peut que se réjouir d’avoir ce livre sous les yeux. On flane d’adresse en adresse, en commençant par celles qu’on a connues, celles de nos amis, de nos amours, de nos emplois passés. Puis on traîne dans nos souvenirs littéraires (puisqu’Alexandre Dumas parle tant de la rue Férou où vit Porthos, tiens, que s’y est-il passé d’autre ?). À la suite de quoi on plonge dans l’index richement fourni et tenu (tiens, Léon Bloy a habité en face de Jules Barbey d’Aurevilly). Et enfin, on se laisse traîner au hasard, on ouvre une page au petit bonheur dans ce Paris littéraire finalement bien familier. C’est ainsi qu’on découvre qu’Alfred de Musset, Julien Gracq et Françoise Sagan ont habité la même rue (de Grenelle), de la même façon qu’on apprend que Joris-Karl Huysmans et Henry de Monfreid ont habité le même immeuble à quelques années d’intervalle (rue Saint-Placide), c’est aussi comme ça qu’on sait que les pavés de la même rue (de Clichy) furent battus par Feydeau et, avant lui, le petit Victor Hugo. D’ailleurs, la plume den’a pas été une grande sédentaire puisque son nom comporte dix entrées à l’index. Mais la palme, au doigt mouillé, devrait revenir au plus Parisien des prix Nobel, Patrick Modiano, avec 28 entrées.
Paris est une lettre
Dec 03, 2023
2 minutes
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