Copenhague, 1942. L’architecte Peder Vilhelm Jensen-Klint et ses deux fils, Tage, arpenteurgéomètre, et Kaare, architecte, confectionnent, afin de les offrir, des abat-jour plissés pour lampe à paraffine. L’un de ses élèves, Mogens Koch, elle est inspirée des lanternes japonaises et devient l’étalon des luminaires en papier plissé. L’année suivante, Tage Klint fonde Le Klint, label pour lequel il ouvre, avec Mogens Koch, une boutique rue Store Kirkestraede, à Copenhague. Cet espace aux comptoirs recouverts de cannage et au papier peint fleuri accueillent leurs pièces de mobilier respectives. En 2023, la suspension reste commercialisée, en quatre tailles. Hormis l’ampoule, rien n’a changé. Une autre icône de la maison, la de 1944, ou partagera l’écran en 1960, le temps d’une scène du long-métrage avec Marilyn Monroe. Dorothy Jeakins, la styliste du film, assortira la robe bustier de l’actrice au plissé de la lampe. Esben, le fils de Kaare Klint, dessinera une version moins ovale quelques années plus tard. Jusqu’à présent, tout reste fait à la main. En 1956, Jan, le fils de Tage, le fondateur, mécanicien devenu ingénieur aéronautique aux États-Unis, revient pour succéder à son père, récemment disparu. L’éditeur diversifie ses modèles, telle l’applique au bras rétractable. En 1964, la lampe du designer Andreas Hansen, une sphère au relief zigzagant comme un tissu, montre bien le niveau de précision des ateliers de la marque, dont une deuxième boutique a été inaugurée cette année à Odense. En 1972, après la disparition de Jan Klint, Kurt Jorgensen, trente-cinq ans de maison, est le premier dirigeant à ne pas être issu de la lignée familiale. En 2001, Kim Weckstrøm, directeur des exportations, lui succède, n’ayant, depuis, de cesse de poursuivre les collaborations avec des designers contemporains en élargissant le domaine de la lampe papier à d’autres matériaux.
