10 janvier 2003. En début d’après-midi, un homme compose le numéro de téléphone de TF1. Il s’appelle Éric Mouzin. La veille, sa fille de neuf ans, Estelle, s’est volatilisée au retour de l’école, à Guermantes, en Seineet-Marne. À l’autre bout du fil, la cheffe de service de par l’ogre des Ardennes, parviendra à nouer une relation privilégiée avec lui. Condamné en 2008 à la perpétuité incompressible pour sept assassinats, Michel Fourniret, naïvement convaincu de sa supériorité intellectuelle, ne s’épanchait qu’auprès de ceux qui connaissaient parfaitement ses affaires ou qu’il jugeait aussi brillants que lui. Sur ce point, Sabine Kheris comble toutes ses attentes. C’est d’ailleurs ce qui lui permettra de dessiner la personnalité criminelle de Fourniret : un être d’une insondable perversité qui se plaît à brouiller les pistes, à cultiver l’ambiguïté. Comme lorsque Sabine Kheris l’interroge pour la première fois sur Estelle et lui tend un cliché de la fillette : avant de citer une chanson de Félix Leclerc, l’histoire d’un chasseur qui tue un oiseau. Peut-on placer Monique Olivier au même niveau de responsabilité que Fourniret ? Aurait-il commis ces crimes s’il ne l’avait pas rencontrée ? [qu’elle] déclarera-t-il en octobre 2017. ajoutera l’avocat d’une des familles des victimes. C’est aussi ce qui se dégage du récit de Michelle Fines : ils formaient une dualité criminelle. En l’absence de Fourniret, décédé en mai 2021, les jurés se pencheront dès mardi sur le cas Monique Olivier.
Monique Olivier L’âme damnée de Fourniret
Nov 26, 2023
2 minutes
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