De la cabane de Paul- Emile Victor, isolée dans la baie de Disko, à l’ouest du Groenland, il ne reste qu’une bicoque de planches et de rouille, usée par les tempêtes. Dans les années 1950, l’explorateur et scientifique français, père des expéditions polaires, en avait fait le point de départ de ses pérégrinations dans le Grand Nord. Ce petit refuge de trois pièces, à partir duquel six campagnes d’été sur la calotte glaciaire et deux hivernages ont été lancés, témoigne encore des vastes ambitions scientifiques de l ’époque. Mais aujourd’hui, le rouge délavé et les planches vermoulues sont surtout les symboles d’une recherche polaire en quête d’un second souffle. Comme si les vents glacés avaient fini par figer nos ambitions scientifiques dans la région.
Il est certain que les organisateurs du One Planet-Polar Summit, le premier sommet consacré aux glaciers et aux pôles qui se tient à Paris du 8 au 10 novembre, ne manqueront pas de rappeler cette histoire d’une France pionnière