Le 6 octobre 1981, Anouar el-Sadate, président de l’Égypte, était assassiné durant une parade militaire, au Caire, par des membres de l’armée appartenant à l’organisation du Jihad islamique égyptien. Quatre jours après, un nombre record de dignitaires du monde entier se rendent aux funérailles de Sadate, incluant notamment les trois anciens présidents américains, Gerald Ford, Jimmy Carter et Richard Nixon, mais en l’absence du Président en exercice, Ronald Reagan, pour des raisons de sécurité. Pour le JDD, ce sont et Étienne Mougeotte, Tous se sont donné le mot, Khaled, Saddam Hussein, Assad, Hussein le courageux petit roi, Hassan, le fier commandant des croyants : pas question de rendre un dernier hommage à Sadate, le pestiféré, le traître, le félon ; pas question de risquer de déclencher sur eux la foudre divine, et la main aveugle du terrorisme qui croit servir l’islam en maniant la mitraillette et la grenade. Bref, Sadate a été enterré à la sauvette. Les sanglots de Jihane el-Sadate, noble et courageuse dans la douleur, ont été le seul moment de véritable émotion lors de cette journée tant redoutée des obsèques du Raïs. Il est possible que les imposantes et dissuasives mesures de sécurité aient découragé les Égyptiens, contenus loin des cérémonies, mais jamais on ne décela l’extraordinaire ferveur populaire qui accompagna les funérailles de Nasser en 1970, véritable émeute du chagrin, avec des millions de personnes en larmes, lançant dans les rues :
