n 1947, les États princiers pouvaient en théorie choisir entre l’indépendance, l’Union indienne ou le Pakistan. Mais aucun ne devint indépendant. Pourtant au Jammu-et-Cachemire, explique Charlotte Thomas, qui travaille sur les mobilisations identitaires des musulmans au Gujarat et au Jammu-et-Cachemire. Sous pression de l’ONU, une ligne de cessez-le-feu a bien été fixée le 1 janvier 1949. Elle divise depuis de facto l’ancien État princier, un tiers ayant été placé sous administration pakistanaise (Azad Cachemire, Gilgit et Baltistan), les deux tiers restants formant l’État fédéré indien du Jammu-et-Cachemire. Or, nonobstant la promesse d’un referendum d’autodétermination (résolution 47 des Nations Unies mettant fin au conflit), l’Inde donne en 1950 au Jammu-et-Cachemire un statut autonome, précisé quatre ans plus tard par différentes prérogatives, qu’elle ne va ensuite plus cesser de raboter. Depuis 1990, il a en effet été placé sous un régime militaire spécial, avec des restrictions des libertés fondamentales et une présence militaire, paramilitaire et policière massive. Et le 5 août 2019, Narendra Modi a révoqué ce statut (c’est-à-dire deux articles de la constitution) et exclu le Ladakh du Jammu-et-Cachemire, devenu territoire sous contrôle fédéral. Or la Cour suprême a estimé recevables les plaintes qui lui ont été adressées sur cette révocation. Et à l’approche des élections de 2024, on peut redouter que Modi réagisse par un autoritarisme encore plus massif qu’il ne l’est déjà…
Le Cachemire, un différend permanent
Oct 11, 2023
1 minute
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