On les imagine comme des frères ennemis. L’un prestigieux, celui que l’on considère comme la référence, “original”. L’autre est souvent perçu comme une version dégradée du premier, celle utilisée par le “bas peuple”, par des ignorants qui laissent l’appareil faire. Le premier, c’est évidemment le “vrai” appareil photo, celui qui a presque deux cents ans d’histoire ; c’est le boîtier, qu’il soit télémétrique, reflex ou hybride, équipé de son optique (le plus souvent interchangeable) et de son grand capteur. Le second, c’est ce satané smartphone, avec son interface tactile, ses optiques en plastique et ses petits capteurs – oui, dans le monde des “vrais” appareils photo, même le “grand” capteur 1 pouce est considéré comme un petit capteur ! En 2023, la question est non seulement de savoir pourquoi cette haine continue de perdurer, mais surtout de comprendre qu’elle n’a pas de vrais fondements. Et qu’elle est surtout un contresens technologique absolu.
Revenons sur les sujets de discorde originaux. Les smartphones auraient tué le marché des appareils photo – c’est à la fois vrai et faux, comme nous le verrons. Pire : ils auraient dévalué le travail des photographes – là encore, c’est une affirmation biaisée. Finalement, ils phagocyteraient les budgets de recherche des appareils photo, car ils profitent de nombreuses innovations en premier – et ceci est un non-sens industriel total. Vous l’avez déjà compris, les oppositions entre les deux formats d’appareils électroniques sont datées et erronées. Et nous allons toutes les passer au crible.
À commencer par celle du marché,