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Alaïa, LE RETOUR

C’est l’été, quelques instants avant le défilé parisien d’Alaïa… Pieter Mulier est d’un calme olympien. Après quelques échanges en coulisses, le directeur artistique se rend en salle de maquillage, constate qu’on n’a pas besoin de lui, sort alors s’asseoir sur le trottoir pour bavarder avec la mannequin Julia Nobis. Depuis son arrivée chez Alaïa en 2021, tous les défilés n’ont pas été aussi détendus (le précédent, organisé dans son propre appartement à Anvers, l’a un peu stressé), mais celui-ci a quelque chose de spécial: en cette belle soirée, il achève d’entériner sa position au sein de la prestigieuse maison. En guise de podium, la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, merveille d’ingénierie de Paris, s’accorde parfaitement avec le raffinement, le magnétisme et la précision qui caractérisent le travail de Pieter Mulier. “J’essaie de conserver un peu de l’aspect familial d’Alaïa, nous explique-t-il. Dans nos ateliers, tout est à taille humaine.”

À 44 ans, c’est à la fois un nouveau venu dans le monde des directeurs artistiques, et l’une de ses personnalités les plus respectées. Pendant seize années, il a été le bras droit du grand couturier belge Raf Simons, il a travaillé avec ce mentor pour des marques toujours plus prestigieuses et s’est distingué tant par ses partis pris créatifs que par son talent pour encadrer une équipe. Lorsqu’il a été choisi pour succéder au créateur Azzedine Alaïa, décédé en 2017, beaucoup se sont demandé s’il était capable de réussir son coup. “Alaïa était tellement lié à Azzedine qu’il semblait irremplaçable. Mais aujourd’hui, il est clair que Pieter a réussi”, confirme Julianne Moore, qui collabore avec la marque depuis les débuts de Mulier, en 2021.

Pieter Mulier est grand et mince, sa coupe de cheveux est à la fois juvénile et un brin grisonnante. Généralement vêtu d’un jean et d’un sweat-shirt uni blanc ou noir, le quadragénaire dirige ses équipes avec le tonus d’un coach sportif. Deux jours plus tôt, au cours d’une répétition, il a poussé la bande-son au volume maximum avant d’entamer des conversations à bâtons rompus avec chacune des mannequins. “Pendant que tu attends ton tour en coulisses, tu n’entends que des ‘waouh!’ et des applaudissements, raconte Élise Crombez, qui a grandi à une demi-heure de chez Pieter Mulier.

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