On se souvient de la reconnaissance obtenue dès la sortie en France du premier livre d’Ocean Vuong, (2019), roman épistolaire qui abordait le sujet. Mais avant d’en parler, une question: était-il un roman, et s’agit-il ici de poésie? Y a-t-il même une différence entre les deux? Quel que soit son mode d’expression, l’œuvre de Vuong est une confession à vif, le questionnement brutal de cette succession de petits faits mystérieux, blessants et paralysants, qu’on appelle la vie; ou la confession d’un auteur qui fouille à la fois l’âme et l’histoire, ce qui revient au même, au détriment de tout lyrisme, de toute mise en scène. La mort de la mère, le désir, une liste d’achats sur Amazon, le chien qu’on va faire piquer, une carte d’anniversaire Snoopy… Loin des images convenues d’une Amérique de blockbuster, Vuong est un jeune homme angoissé, désabusé, préoccupé par un malaise commun à toute conscience. Mais il a le don subtil de projeter des ombres sur des ombres et de traverser des miroirs. Entre illusion, constat clinique et cauchemar, c’est une sorte d’existentialiste pop qui cherche ses marques dans une société désorientée. Comme tant d’entre nous.
Conscience poétique
Sep 28, 2023
1 minute
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits