ARTHUR DÉNOUVEAUX ET HUGO MICHERON ont presque le même âge, ils sont tous les deux diplômés d’une grande école –Polytechnique et l’ENS –, ils seraient peutêtre devenus amis de toute façon. Le terrorisme a provoqué leur rencontre. Le premier est le président de Life for Paris, l’association des victimes des attentats du 13 novembre 2015, le second est chercheur à Sciences Po, spécialiste du djihadisme. En mai 2023, il a publié La Colère et l’Oubli (Gallimard), une réflexion sur les démocraties face au terrorisme islamiste, récompensée du prix du livre de géopolitique.
Ces derniers mois, les deux trentenaires se sont découvert des convergences sur leur approche du phénomène, quelques divergences aussi. Ils en ont souvent discuté. L’Express leur a proposé de poursuivre leur débat en public, ils ont relevé le défi. Pendant une heure et demie, ils ont comparé leur approche du djihadisme, de l’islamisme, de la réponse française qui ne les convainc ni l’un ni l’autre. En débutant par le procès de Magnanville, qui s’est ouvert ce lundi 25 septembre. Le 13 juin 2016, Larossi Abballa s’est introduit chez Jean-Baptiste Salvaing, policier, et sa compagne Jessica Schneider. Il les a tués tous les deux, sous les yeux de leur fils de 3 ans. Un assassinat représentatif de la troisième vague d’attentats, lancée cet été-là.
Les attentats de janvier 2015 puis du 13 novembre 2015 ont traumatisé les Français, on pourrait parler de « 11 Septembre hexagonal