HISTOIRE, INTERPRÉTATION DISCOGRAPHIE COMPARÉE
«Mon voyage à Paris, prévu de longue date, eut lieu à la saint Michel en 1737 et dura huit mois. J’y avais été invité depuis nombre d’années par plusieurs virtuoses du lieu qui avaient pris goût à quelques-unes de mes œuvres imprimées. » En contact dès 1717-1718 avec le compositeur et théoricien Johann Mattheson (1681-1764) qui préparait son Grundlage einer Ehrenpforte (Fondement d’une porte d’honneur, 1740), Georg Philipp Telemann a rédigé une autobiographie pour cet ouvrage à la gloire des musiciens allemands. Elle nous renseigne sur son séjour dans la capitale du royaume de France, seul grand voyage de sa vie. Des mois triomphaux qui lui valurent d’être reçu dans la meilleure société, de voir jouer ses œuvres au Concert Spirituel, de découvrir celles de ses confrères, Rameau en particulier – il entendit sans doute Castor et Pollux, qu’il défendra dans sa correspondance avec Graun –, et de laisser à la postérité l’un de ses chefs-d’œuvre : les Quatuors « parisiens ».
En 1730, Telemann avait déjà. La formation, identique à celle des de 1738, peut expliquer que les deux recueils soient aujourd’hui couramment surnommés « parisiens », d’autant que le premier avait fait l’objet d’une édition « mieux gravée et en meilleur papier que toutes celles qui ont paru jusqu’à présent », due à l’imprimeur français Charles-Nicolas Le Clerc qui publiera aussi le recueil de 1738.