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Xavier Piechaczyk: « La France peut réussir sa transition énergétique »

En 2021, Réseau de transport d’électricité (RTE) publiait ses six scénarios énergétiques pour la France à horizon 2050. Fruit de deux ans de travail, ce document visait à éclairer le pays sur les choix possibles et, surtout, à dépassionner le débat dans un domaine façonné par l’opposition profonde entre pronucléaires et adeptes des énergies renouvelables. Deux ans plus tard, le gestionnaire du réseau électrique français, né en 2005 de la fin du monopole d’EDF sur cette activité, remet l’ouvrage sur le métier et réactualise ses prédictions pour la période 2023-2035. L’occasion pour L’Express d’interroger son président, Xavier Piechaczyk, sur les chances françaises de réussir la transition énergétique. Une interview sans filtre, comme les apprécie cet ingénieur des ponts et chaussées, passionné d’art et d’infrastructures.

« C’est l’histoire de la grande bascule »

En préambule, Xavier Piechaczyk tient à nous parler du ». Car ce basculement, sur lequel planchent plusieurs dizaines d’ingénieurs chez RTE, résume parfaitement les enjeux du moment. Comment passe-t-on d’un monde d’énergies fossiles à un monde très électrifié? « La France consomme encore 63 % d’énergies fossiles et seulement 25 % d’électricité. Elle n’est pas le plus mauvais élève d’un point de vue européen. Mais si notre pays veut tenir ses ambitions en matière de climat et de réindustrialisation, la consommation électrique doit fortement grimper », avertit le dirigeant. Dans son scénario de référence, RTE table donc sur une consommation nationale comprise entre 580 et 640 térawattheures en 2035, contre 460 actuellement. « Réussir cette montée en puissance – de l’ordre de 30 % – est possible à condition de jouer sur quatre leviers: l’efficacité énergétique, la sobriété, la disponibilité du parc nucléaire et le développement des énergies renouvelables. Bien sûr, le pouvoir politique garde quelques marges de manoeuvre. Il peut décider d’activer plus ou moins l’un de ces leviers, mais notre étude est formelle: on ne peut en négliger aucun. » En d’autres termes, pas question de miser uniquement sur le nucléaire ou sur le renouvelable. Soit. Mais il faudra trouver le bon dosage entre les deux. Une autre question épineuse.

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