’est un joli coup proposé par la librairie Walden. Cette semaine, au Salon international du livre rare & des arts graphiques, elle propose deux trésors pour les spécialistes de Paul Éluard : la première version du poèmestrophe et conclut son texte sur l’iconique « Et par le pouvoir d’un mot / Je recommence ma vie / Je suis né pour te connaître / Pour te nommer / Liberté ». Il biffe le titre initial pour « Liberté » et confiera son document en mai 1942 à Max-Pol Fouchet. Celui-ci le fait publier à Alger. La censure rôdait, Fouchet eut donc l’idée de se jouer de l’occupant en présentant le poème sous son titre originel. « Éluard n’a pas tout de suite su que son texte était paru et qu’il avait rencontré un écho à Londres, poursuit Hervé Valentin. Il a réussi à le publier lui-même clandestinement à Paris, avant d’entrer en contact avec l’éditeur suisse José Corti, qui le fera paraître également de son côté. » Les Allemands virent d’un mauvais œil le poète parisien qui fut obligé de se cacher dès octobre chez son ami Lucien Scheler, rue de Tournon. « C’est un tournant pour lui cette année-là, note Hervé Valentin, il ira ensuite se réfugier en zone libre et entrera en résistance. » Le libraire propose le manuscrit Fouchet à 110 000 euros, la version Corti à 80 000. Avis aux amateurs.
DES MANUSCRITS ORIGINAUX DE PAUL ÉLUARD
Sep 21, 2023
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