Jelonch, Alldritt, Bourgarit et Dupont ont tous été entraînés dans le même petit club d’Auch. Aujourd’hui, les mousquetaires de l’ovalie épatent le monde
Sur les terrains, la violence n’est pas gratuite : elle est généreuse. Dans une heure, les gamins discuteront ensemble au bar et compareront leurs blessures
De notre envoyé spécial dans le Gers Nicolas Delesalle
Samedi de match à l’hippodrome de la ville d’Auch, au cœur du Gers. Sous un soleil de plomb, huit équipes du département s’affrontent dans un tournoi de préparation de début de saison. Des gamins de moins de 19 ans se jaugent dans la sueur. Les maillots sont floqués au logo de la boucherie du coin. Les chaussettes sont parfois dépareillées. Le cuir vole de main en main. Quelques piliers arborent la coupe mulet, à la mode chez les Australiens. Sur le bord du terrain, les familles, les copines, les sœurs, les potes et une armoire à glace nommé Kévin Ribreau. Il porte une casquette, une barbe drue et scanne les joueurs. Cadre technique au comité départemental, il essaie de repérer les meilleurs. Voilà une dizaine d’années, il entraînait à Auch d’autres gamins, devenus grands : Anthony Jelonch, Antoine Dupont, Grégory Alldritt, Pierre Bourgarit. Par tous les temps, ils foulaient l’herbe des terrains de l’hippodrome. Tous sont en équipe de France aujourd’hui, avec la mission de décrocher le Saint-Graal. Comment quatre mousquetaires venus de villages du Gers et des Hautes-Pyrénées, plantés dans un cercle d’à peine 50 kilomètres de diamètre, ont-ils pu se hisser au sommet de