du matin, le jour se lève dans une vallée alpine aux frontières du Queyras. Au départ d’un refuge situé à 1 700 m, nous prenons la route avec Léo Gayola, photographe animalier et accompagnateur en montagne. Quatre heures de marche et 1 000 m de dénivelé nous attendent, avec l’espérance, durant le parcours, de tomber sur des mammifères, bouquetins ou chamois qui peuplent les environs. Pas de temps à perdre si nous souhaitons éviter les grosses chaleurs et avoir le maximum de chances. Nous longeons d’abord une rivière au débit faible et des bois fatigués par les épisodes de sécheresse. La nature est déjà réveillée. Un écureuil brun file sous nos yeux, tandis que quelques mètres plus loin, nous effarouchons un chevreuil surpris autant que nous. L’appareil est encore dans le sac, nous profitons de cette rencontre avec les yeux. À partir de 2 300 m, le paysage évolue. Plus d’arbres à l’horizon, la végétation se fait plus rare au fur et à mesure que nous nous rapprochons de notre objectif : un col situé à environ 2 900 m. Sur un plateau, avant d’entamer le gros de l’ascension, Léo repère un chamois, sorti de derrière un rocher, à 80 m à peu près. La chance nous sourit. L’animal est normalement farouche et fuit l’homme, d’autant plus qu’il est toujours chassé aujourd’hui. Mais son attention ne semble pas se porter sur nous. Peut-être est-il occupé à scruter deux marmottes à côté. Léo a en toutSa connaissance de la faune et de la flore, tout comme la photographie d’ailleurs, lui vient en partie de ses études. Un BTS gestion protection de la nature dans lequel il a appris les bases de la photographie. Voilà peut-être pourquoi il est incollable durant cette randonnée sur les plantes alpines, les fameux génépi et edelweiss pour les plus connues, mais aussi sur les nombreuses espèces d’oiseaux rencontrées sur le sentier. Linotte, accenteur alpin ou casse-noix attirent son attention. Il suffit d’un cri d’oiseau pour qu’il l’identifie et le repère dans le paysage.
