La vie de couple n’est pas toujours un long fleuve tranquille : elle peut susciter de nombreux agacements, souvent pour presque rien. À notre époque, dominée par le désir d’affirmer toujours davantagepas : on a peur d’être mal compris, de provoquer une crise. On préfère donc garder pour soi, bouder ou bredouiller quelques mots, émettre quelques critiques, sous forme de plaisanterie. Les prises de distance sont un moyen de créer la possibilité, voire le désir, de la proximité : une soirée entre copines/copains; se vider la tête (en écoutant de la musique, en lisant; en faisant du sport, de la cuisine ou du ménage…). On peut aussi s’offrir de petits plaisirs pour gérer son insatisfaction alcool; achat de fringues; infidélité…). On peut aussi se livrer à de petites représailles : passer l’aspirateur pendant un match de foot ou une grasse matinée, se servir de l’eau chaude quand il / elle prend son bain, jouer à cachecache avec son dentifrice, ses clés de voitures, son portable, ses chaussettes sales, le papier toilette; mettre du sel dans son café ou du savon sur sa brosse à dents; imposer ses menus sans tenir compte des habitudes et des préférences de l’autre. Tout cela doit soulager sans faire de mal, en fonctionnant comme une paradoxale et salutaire thérapie de couple. Face à une société éprouvante de compétition et d’évaluation, face à différents types de violences, le ou la partenaire idéal(e) permet à l’être aimé de consolider la base de sa personnalité. Générosité, attention, soutien, appui à la (re)constitution de l’estime de soi, aident à (ré)inventer des moments de bonheur partagé.
