Les dizaines de mètres de façade anonyme n’annoncent pas le bras de fer hautement symbolique qui se joue dans l’usine d’Ineos à Hambach, en Moselle. Au bout d’un dédale de bras robotiques s’affrontent chaque jour deux visions irréconciliables de l’automobile. Malgré la lumière blafarde des néons, la Smart fraîchement assemblée se dérobe au regard du visiteur inattentif. Avec son format de poche, cette citadine à deux places, née au mitan des années 1990, s’efface derrière le monstre d’acier qui s’est invité depuis presque un an dans son berceau historique.
Imaginé en 2017 dans un pub londonien dont il porte le nom, l’intrus est un 4x4 répondant au nom de Grenadier. Pour en faire un digne héritier du Defender de Land Rover, son créateur a vu les choses en grand. 4,90 mètres de longueur, près de 2 mètres de hauteur et autant de largeur. Le tout assorti d’un moteur six cylindres fourni par BMW, indispensable pour propulser la bête de 2,8 tonnes. De quoi faire passer les SUV concurrents pour des joujoux d’enfants. Dans sa version essence, le véhicule rejette jusqu’à 336 grammes de CO2 au kilomètre : le double des émissions d’un SUV de taille moyenne, et trois fois plus que les rejets d’une Smart essence.
Des performances qui n’ont pas