Avec , douzième tome de son cycle intitulé, Pascal Quignard, lauréat du prix de la BNF 2023, enrichit à nouveau son encyclopédie métaphysique – à moins qu’il ne s’agisse, en vérité, d’un grand livre d’heures d’un genre neuf oùà l’instar de la lumière qui, du soleil à la terre, éclaire son chemin après qu’elle l’a effectué : L’auteur de (Gallimard, 1991) écrit pour vivre deux fois, pour mais, surtout, depuisqu’on appelle passé. D’où ce catalogue d’épiphanies et de réminiscences personnelles, cette collection d’aphorismes, cette anthologie de notes de lectures et de réflexions que l’énigme de la vie noue entre elles. Afin qu’elles surgissent, ces réflexions, comme il l’a signalé dans (Grasset, 2002), premier tome de son, Quignard vit à l’écart, in angulo, là, en somme, oùcomme si sa pensée était en attente de sa source. Lire cet écrivain érudit, radicalement digressif, tient de l’expérience intérieure. Le suivre, lui emboîter le pas, c’est faire un retour sur soi, s’accorder un répit, un repos dans le bruit du monde. Qu’advint-il, en 1644, à la fin des Ming ? Comment meurt Jean de la Croix ? Quelle fut la vision du monde de la marquise de Sablé ? Qu’est-ce qu’une date ? Pourquoi sainte Thérèse est-elle morte un jour qui n’existait pas ? Le philosophe des (Adrien Maeght, 1981-1990) va d’une énigme l’autre. C’est son art. Il rend, comme toujours, hommage à ses maîtres (Plutarque, Lucrèce, La Rochefoucauld), à ses défunts. Pour la première fois, il évoque son amitié avec Emmanuèle Bernheim, disparue en 2017 :La délicatesse de Quignard est encore de l’amour
Le royaume de Pascal Quignard
Sep 03, 2023
1 minute
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