e temps de seize soirées, trois chorégraphes féminines croisent leurs regards au coeur de l’opéra Garnier de Paris. Ce sont trois femmes de nationalités distinctes. Mais leur langage est commun : c’est celui de la danse – dans tout est sa première création à l’opéra de Paris. Au même titre que , qui signe l’entrée de Marion Motin au sein du répertoire de la prestigieuse institution. Ou comment un appel téléphonique peut changer une vie… À l’image des propositions habituelles de Motin, dont on connaît le travail avec Catherine Ringer, Christine and the Queens ou Stromae, le pop et le fantastique (dans tous les sens du terme) sont intrinsèquement liés. La bande originale est assurée par le compositeur espagnol Micka Luna. Enfin, la Canadienne Crystal Pite. Ses chorégraphies à la fois millimétrées, techniques et affranchies nous ont déjà épatés à l’opéra, notamment , qui lui a valu le prix Benois de la danse en 2017. Sur la fabuleuse réinterprétation, signée Max Richter, des , une mise en scène en canons, donc, où les corps se répondent, se complètent et s’interrogent – autant qu’ils réveillent des émotions depuis longtemps enfouies. Dans un spectacle vivant encore largement dominé par les hommes, cette soirée investie par trois chorégraphes féminines de renom est un événement. Il confirme que la danse est plus que jamais vivace, et qu’elle accompagne les remous – salvateurs ou non, en tout cas révélateurs – de son époque. “La danse symbolise l’accomplissement de la vie”, comme le disait si bien Martha Graham, l’une des grandes pionnières de la modernité américaine, dont le fantôme sera sans doute convoqué cet automne à l’opéra Garnier…
