Sans doute y a-t-il quelque chose de fascinant et d’angoissant à la fois, pour un auteur de bandes dessinées, à marcher dans les pas d’un géant du pinceau: il quatre tomes chez Dargaud, avec, déjà, Julie Birmant au scénario). Cette fois, il croque la vie surréaliste d’un autre peintre espagnol: Salvador Dalí (1904-1989). Mais son coup de crayon reste heureusement le même: cinq ou six cases par page, au format carré, et un dessin à hauteur d’œil au réalisme imaginaire. Pour cette nouvelle saga – trois tomes sont prévus –, il retrouve sa complice Julie Birmant, qui, après la vie de l’Andalou, s’est plongée dans les méandres de l’existence du Catalan. Le dessin de couverture de ce premier volume figure Dalí en Fantômas: un géant surplombant Paris, une main posée sur NotreDame, et portant dans son sac à dos la tour Eiffel et le Sacré-Cœur. L’idée est belle: le héros imaginé par Pierre Souvestre et Marcel Allain est un personnage insaisissable, bandit masqué nourri de romantisme noir et au féroce appétit de conquête. Ainsi fut également Salvador Dalí, dont le duo Birmant-Oubrerie raconte la jeunesse dans l’excellent : toute à la fois libertaire et talentueux, agaçant et génial, iconoclaste et tête de pioche. Plusieurs artistes de renom traversent l’album: Luis Buñuel et Federico García Lorca, qui comptèrent parmi les amis du peintre, mais également André Breton, Joan Miró, Joséphine Baker ou encore Louis Aragon. Les tomes 2 et 3 sortiront respectivement en avril et en octobre 2024.
