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À l'étouffée

Dix ans après l’autrice Catherine Breillat revient derrière la caméra. en compétition au dernier Festival de Cannes, est un remake du film de la Danoise May el-Thouky. Avec le même point de départ: une femme, avocate, a une liaison amoureuse et sexuelle avec son beau-fils de 17 ans. Il avoue, elle nie. Frisson familial, thème sociétal, ambition morale: Catherine Breillat, qui n’aime rien tant que les sujets qui chauffent les yeux, l’esprit et la raison avec, souvent, des morceaux de sexe dedans, notamment dans avec Rocco Siffredi. La provocation ne lui fait donc pas peur, mais c’est paradoxalement ce qui est absent de cet Tout n’y est que calme et cheveux lisses. L’exposition est parfaite, mais, une fois l’acte consommé, il ne se passe pas grand-chose. Ni scandale, ni révolte, ni acceptation. Juste un drame petit-bourgeois qui avance tranquillement. Les acteurs ne sont pas fautifs – Léa Drucker, Samuel Kircher, Olivier Rabourdin, tous très bien. Ce qui manque, c’est un tremblement de terre. Au moins un questionnement moral chez Anne, l’avocate. Le personnage est là, mais, à part prendre du plaisir malgré elle… Catherine Breillat cuit son sujet à l’étouffée en espérant faire exploser le couvercle de la marmite. Mais non.

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