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NICOLAS CHEMLA Les derniers jours de Sodome

C’est un objet littéraire déroutant, une plongée dans un tourbillon ésotérique à travers les âges. Rappelons que Nicolas Chemla – à qui l’on doit – n’en est pas à son coup d’essai avec l’occultisme. Nous l’apprenons d’emblée par le premier narrateur de : l’auteur du journal que lui remet un vieux commissaire est mort dans des conditions mystérieuses. Dans l’immeuble lovecratien où il vécut, à Paris, nous sommes happés par le récit de cet Américain homosexuel, aussi attachant qu’ de l’époque. D’ailleurs, c’est un grand lecteur de Huysmans, et notamment de et de ses orgies sabbatiques kitsch dans le Paris de la fin du XIXe siècle, dressant un pont entre cette époque et la nôtre. Il adopte un chat diabolique, qui n’est sûrement pas sans lien avec le piège invisible qui se referme sur lui. Ce roman a beau avoir de forts accents gothiques, il n’en demeure pas moins furieusement contemporain. Le narrateur bodybuildé est un peu à la communauté gay ce que Philip Roth fut à la société juive américaine: une voix rageusement détonnante. Et, s’il vomit la vacuité d’une époque à la fois confite en pensée positive et mue par une énergie destructrice, cela ne va pas sans une réflexion lucide sur l’avancée dans l’âge et son lot de désillusions. Bref, on ressort de cet abîme avec une profonde sensation de vertige.

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