En ce mois de juin 2023, une vague de chaleur a déferlé sur la Sibérie : la ville de Kourgan, dans l’Oural, a ainsi enregistré 38,3°C. Début 2020, les températures avaient déjà dépassé les 38°C à Verkhoïansk, en République de Sakha, bien au-delà des moyennes enregistrées sur plusieurs années. L’organisation World Weather Attribution avait estimé dans un communiqué que les hautes températures subies par la Sibérie étaient “quasi impossibles sans le réchauffement climatique”. L’accumulation dans l’atmosphère de gaz à effet de serre, causée par les activités humaines, pourrait rendre ces événements extrêmes plus intenses et fréquents. Or, la température moyenne annuelle de la Terre est aujourd’hui de 1,1°C supérieure à celle de l’ère préindustrielle ; la zone la plus septentrionale de l’hémisphère Nord, elle, s’est réchauffée d’à peu près 4°C. “Quand on augmente la température du système global, on a moins de neige, moins de banquise, l’océan se réchauffe et la température augmente beaucoup plus vite aux hautes latitudes nord”, explique Antoine Séjourné, enseignant-chercheur au laboratoire de géosciences de l’université Paris-Saclay et représentant français de l’International Permafrost Association.
LE CERCLE INFERNAL
Le changement climatique causé par les activités humaines est effectivement en train de dégeler parsiècle, menaçant de libérer le carbone issu de la matière organique enfermée là depuis des millénaires… et de l’offrir en pitance à des bactéries qui vont le transformer en CO2 et en méthane, puis les envoyer dans l’atmosphère. permafrost carbone feedback, avertit Antoine Séjourné.