Royal Blood
Back to the Water Below
WARNER
★★★½
ertains regretteront qu’ils ne soient pas allés plus loin dans cette direction, une autre frange – probablement plus conséquente – se réjouira au contraire qu’ils aient arrêté les frais aussi rapidement. Quel que soit le camp que l’on aura choisi, les le précédent album, qui avait permis à Mike Kerr et Ben Thatcher de clamer haut et fort leur passion adolescente pour la French Touch des Daft Punk et consorts a vécu. D’une certaine façon, c’est d’entrée de jeu que Royal Blood remet l’église au centre du village en nous jetant en pleine face ce “Mountains at Midnight” repartant sur des bases connues et résolument plus proches de cet ADN – une basse “traficotée” en guitare, une batterie, un chant rageur et basta! – qui avait assis sa réputation et des performances à chaque fois saisissantes. Alors quoi? Machine arrière toute, retour à la case départ la queue entre les jambes en faisant amende honorable? Comme si cela pouvait être si simple et si… manichéen. Nos duettistes de Brighton n’ont eu de cesse de marteler que l’essentiel a toujours été pour eux les chansons, beaucoup moins les instruments à utiliserprivilégier au moment de les faire vivre. Façon d’admettre à demi-mot que cette unique combinaison basse “devenue” guitare-batterie ne pouvait à terme que montrer ses limites et attiser frustrations pour des gus se revendiquant autant songwriters que performers? Là encore, la réponse ne sera pas davantage tranchée… net avec ce quatrième volet de la carrière des Kerr-Thatcher. Faire suinter les enceintes avec un indie-rock qui bastonne à loisir, Royal Blood s’y entend encore plus que bien, et ce ne sont pas ces “Tell Me When It’s Too Late” ou “Triggers” en milieu de tracklist (ou un “High Waters” un peu plus loin, bien que sous une forme un brin différente et légèrement moins “bombastique”) qui auront la moindre chance de nous convaincre du contraire. De là à s’en tenir… là et risquer l’immobilisme ou la, hum, coagulation, c’est une autre paire de manches qui ne s’inscrivait clairement pas dans le cahier des charges.