La 4L n’existe pas. Elle n’a même jamais existé. « L’appellation “Quatrelle” est issue du langage populaire. Elle n’a jamais figuré sous ce nom dans le catalogue Renault. La nomenclature de la marque est Renault 4, pour 4 chevaux fiscaux et Renault 4L pour Luxe ou Limousine », explique Dominique-William Jacson, manager Valorisation de la collection Renault. Lancée en 1961, cette Renault populaire est l’illustration du souhait du patron de la Régie, Pierre Dreyfus, de permettre aux Français d’accéder largement à une voiture moderne et simple d’utilisation.
Développée à partir de 1956 pour remplacer la 4CV sous le nom de code de « projet 112 », la future « Quatrelle » doit répondre à un cahier des charges bien précis : permettre à une famille de quatre personnes (voire cinq) de se déplacer au quotidien dans les grands ensembles qui poussent alors en banlieue, d’ArgenteuilDes années avant d’être rebaptisée « Quatrelle » par les Français, la future R4 se voit affublée de deux sobriquets insolites par le personnel de la Régie : la « 350 » ou « Marie-Chantal ». Dans son souhait d’une voiture très populaire surclassant la 2 CV Citroën commercialisée depuis 1948, Pierre Dreyfus a établi un cahier des charges très strict qui commence par son prix qui ne doit pas dépasser les 350 000 francs (l’équivalent de 8 900 euros), peu ou prou celui de la 2 CV. Cet objectif étant un point cardinal pour le président de Renault, la future familiale va devenir en interne la « 350 ». Quarante ans plus tard, Louis Schweitzer ne fera que reprendre ce concept d’un véhicule calé sur son prix avec le projet de Dacia Logan, annoncée initialement comme.