Depuis des années, la star passe ses vacances à Saint-Jean-de-Luz. Elle nous reçoit dans son repaire
Pas diva pour un sou. Elle se change et se maquille dans la voiture avant de partir crapahuter dans la nature
Par Manon Quérouil-Bruneel
a rencontre avec Isabelle Huppert débute par une ascension, quatre étages gravis au pas de charge. Jamais d’ascenseur. L’actrice, à l’étroit dans toute forme de limitation, a une peur panique de l’enfermement. « C’est une des grandes vertus du cinéma : laisser les portes constamment ouvertes. » Glissée dans un sourire, la phrase a valeur d’avertissement. Elle refuse les cases, les étiquettes, creusant le sillon de sa liberté dans l’ambiguïté des zones grises. « Personne n’a envie d’être défini. Ce qui est binaire, le bien, le mal, n’est pas intéressant. C’est l’abolition des frontières et la pratique de la nuance qui font réfléchir. » Là, aussi, se niche le fameux « mystère Huppert », que beaucoup s’échinent à comprendre. Se heurtant à une ligne de défense difficile à percer, même pour une habituée des conflits. « Alors comme ça vous couvrez les théâtres de guerre ? Il n’a pas peur, votre mari ? »
Si l’on n’y prêtait garde, c’est elle qui poserait toutes les questions, aussi curieuse de la vie des autres que jalouse de la sienne. « J’ai du mal à parler de moi et à dire ce que je pense, reconnaît-elle.