On aimerait tous frictionner nos petits neurones pour faire naître l’étincelle. Cet éclair de génie qui changera notre vie. On rêve de composer le tube de l’année qui reste en tête et pourrit la journée d’un open space dès que quelqu’un le fredonne. On aimerait écrire ce livre qui raconte l’histoire de trois apprentis sorciers et se vend à des millions d’exemplaires avant d’être adapté au cinoche. Ou créer une entreprise révolutionnaire qui permettra aux personnes du monde entier de « s’ajouter en ami ». Oui, mais… comment avoir une idée de génie, comment l’identifier et la faire vivre pour pouvoir en vivre à son tour ? Cosmo a mené l’enquête et interviewé trois femmes de talent qui ont accompli beaucoup, chacune dans un domaine différent. On ouvre grand les mirettes : de précieux conseils se trouvent dans cet article.
Reconnaître une bonne idée
Toute personne bien éduquée et initiée au danger sait repérer une mauvaise idée. Quand on se dit « Tiens, si je tire sur le signal d’urgence, est-ce que le train s’arrête ? », en général, on se retient. Mais qu’en est-il des bonnes idées ? A-t-on un radar qui nous avertit : celle-là, elle, coécrit avec sa sœur Marie-Aldine, journaliste. Résultat ? Il se vend à 2 millions d’exemplaires et, dix ans plus tard, on se souvient encore de ce carton littéraire. Anne-Sophie se souvient du point de départ : « Ce projet était une blague ! Après quatre mojitos, un ami nous propose d’écrire un livre. Il vient d’intégrer les éditions J’ai lu, qui développent une collection “humour”. Son idée ? Écrire sur la Saint-Valentin. Avec ma sœur, on s’enthousiasme ! Le lendemain, c’est la redescente : on n’a rien à dire sur le sujet. Par contre, un guide de survie pour les meufs, ça, oui ! » Les idées peuvent venir de l’extérieur et prendre la forme d’opportunités. Quelqu’un nous donne une base pour construire dessus, un terrain sur lequel on ne pensait même pas s’aventurer… Ensuite, on se l’approprie et on façonne cette idée à notre image. En 2012, Ariane Delmas imagine un service de restauration écoresponsable baptisé les Marmites volantes : « J’ai gravité dans les hautes sphères culinaires, j’ai travaillé pour de grandes entreprises, mais j’avais un engagement militant chevillé au corps. Quand j’ai pensé aux Marmites volantes je ne savais pas encore si c’était une bonne idée. À mes yeux, c’était une idée, point. Ça marche, tant mieux; ça ne marche pas, tant pis. Onze ans plus tard, les Marmites volantes sont toujours ouvertes. » C’est peut-être ça, le symptôme de l’idée de génie : avoir envie d’essayer par passion et conviction, pour kiffer, sans prétention ni même penser au succès. Marie Comacle, elle, a créé Puissante, une marque de sex-toys pour considérer la masturbation féminine comme un instant de bien-être, pour permettre aux femmes de mieux connaître leur corps et de prendre le pouvoir par le plaisir. Selon cette entrepreneuse, quand on tient une bonne idée, « on est capable d’en parler toute la journée avec la même passion. On argumente, on se persuade que ça vaut le coup, que ça peut améliorer le monde. C’est essentiel pour tenir bon face aux personnes qui essaient de vous décourager ».