Au commencement, Tel est le point de départ de cette exposition intitulée « L’Île intérieure », imaginée par l’historien de l’art Jean-Marie Gallais. Si nombre d’artistes sont engagés, dénonçant la guerre et ses atrocités (du de de Goya, au de Picasso), la société de consommation (Roy Lichtenstein), le réchauffement climatique (Ólafur Elíasson)… d’autres s’emploient à mettre à distance le réel. Ce sont eux, ceux qui offrent qu’a choisis de présenter le commissaire. Leurs points communs? Créer des œuvres qui échappent au temps et esquissent Il y a notamment ce tableau iconique du Britannique Peter Doig dans lequel un personnage fantomatique dérive dans un canoë, au milieu d’une rivière qui pourrait être le Styx, l’un des fleuves séparant le monde terrestre des Enfers. Incarne-t-il le gardien de l’enfer ou est-il en route vers le royaume des morts? Nul ne sait. déclare Jean-Marie Gallais, citant l’artiste sud-coréen Lee Ufan. Cette réflexion décrit parfaitement la tapisserie monumentale de la Nigériane Otobong Nkanga dans laquelle des bras jonchent le sol d’où jaillissent des plantes exotiques. Ils composent un paysage scintillant de lumière bleutée et orangée, métaphore parfaite de la profondeur du temps, de la mémoire et des souvenirs: ceux liés à la violence causée par l’exploitation des ressources naturelles et humaines de son pays natal. Également suspendues entre le passé, le présent et l’avenir, les toiles de la Franco-Libanaise Christine Safa révèlent des reliefs où corps et montagne se confondent dans un dégradé de couleurs et de formes à la limite de l’abstraction. C’est tout le propos de cette exposition, une déambulation mentale, une échappée sur une île fictive.
Mondes flottants
Jul 07, 2023
1 minute
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