Austin est depuis quelques années une destination très prisée des hipsters de tout poil, attirés par la scène culturelle et musicale pointue de la capitale texane… et sans doute aussi par sa multitude de bars.
Avec l’ouverture du Austin Proper, les férus de déco et de design, friands des dernières tendances en matière d’architecture intérieure, pourront désormais leur emboîter le pas, curieux de découvrir ce que certains designers chevronnés, Kelly Wearstler en tête, ont encore sous le capot. Car tous les hôtels Proper – San Francisco, Santa Monica, Downtown L.A. et Austin, donc – portent sa patte.
C’est son mari, l’entrepreneur Bradford Korzen, cofondateur et aujourd’hui CEO du groupe Proper Hospitality, qui lui a mis le pied à l’étrier. Il est le premier à lui avoir donné sa chance, dans les années 2000, en lui proposant de concevoir une chambre témoin pour l’hôtel Avalon, à Beverly Hills, puis une autre pour le Viceroy, à Santa Monica. Kelly Wearstler fait donc partie de cette génération de designers qui a vu naître le concept même de boutique-hôtel il y a environ vingt-cinq ans, soit des hôtels répondant à un niveau de confort élevé et à une esthétique soignée, emblématiques d’une époque.
Si, aujourd’hui, elle fait partie de la fine fleur du design d’intérieur, ce n’est pas pour rien. Ultracréative, celle qui est de toutes les audaces a su très vite se démarquer, en cassant les codes. Sa marque de fabrique ? Une décoration éclectique, très axée sur le mix and match – imprimés, matières, textures, tout y passe –, qui révolutionne une esthétique hôtelière souvent convenue et prenant rarement des risques.
Pour le Austin Proper, une tour de 32 étages ultracontemporaine en verre, béton et métal offrant un confort et un luxe XXL en plein 2nd Street District, Kelly Wearstler a évidemment vu les choses en grand. À peine le seuil franchi, on tombe sur un sculptural escalier en chêne clair drapé de multiples tapis vintage rendant hommage à l’Art nouveau, une pièce maîtresse à l’effet waouh garanti, imaginée, de son propre aveu, pour rappeler le confort bourgeois des belles maisons d’Austin. Et comme si cela ne suffisait pas, les marches de l’escalier se prolongent en estrade afin d’exposer une collection de pots et de vases en tous genres, qui vient donner de la profondeur au champ visuel. Le ton est donné.
Visiblement très inspirée par Austin et le Texas, la designer a choisi de mettre en avant l’art et l’artisanat locaux partout dans l’établissement. Outre des céramiques de Rick Van Dyke et de Zhu Ohmu, et des tissages signés Magda Sayeg, des plaids en patchwork, des tapis aux lignes géométriques et des imprimés indiens renvoient à l’imaginaire texan. Côté mobilier, Kelly Wearstler trouve dans le vintage une source d’inspiration inépuisable, et a mis des années à chiner un