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Un certain 24 juin 2022 à Paris se déployait sous nos yeux un spectacle splendide, des silhouettes lumineuses, alliant motifs floraux et teintes pastel, coupes sensuelles et poésie bucolique. En une touchante adresse à ce qui compose l’essence de Dior Men, Kim Jones, son directeur de la création, évoquait là, dans un même élan, Granville, cher au cœur de Monsieur Christian Dior, et le Sussex, où le créateur britannique a passé en partie son enfance. Plus précisément à Lewes, où l’air devait offrir un supplément d’âme, favorable à l’épanouissement de la créativité. S’y trouvait ainsi l’artiste Duncan Grant, dont le travail post-expressionniste (pour le dire peut-être trop vite, afin d’être fidèle à sa diversité expressive, glissant avec grâce de paysages en portraits délicats, et préfigurant par certaines œuvres ce qu’on n’appelaitet création se mêlaient, désirs (libérés des chaînes de l’héritage victorien puritain) et idées (électrons libres, faisant feu de tout bois pourvu qu’il soit ardent) faisant par frictions électrisantes jaillir pensées - progressistes, visionnaires - et chefs-d’œuvre, dans un fringuant esprit d’émulation. À étudier le parcours de cette communauté, au-delà de son charme romanesque incarnant une utopie jubilatoire, sensible, c’est moins à des empreintes inspirantes laissées pour les générations à venir qu’à une source de jouvence pétillante, inextinguible, qu’il faut rêver.