On n’y voit que du bleu, du beau, de la vieille pierre et des détails charmants. Même la gare, qui n’a pourtant rien de remarquable, a droit à son quart d’heure de gloire. Tapez #Arles sur Instagram et vous voilà dans la cité la plus branchée, la plus cool, la plus désirable de France. Il faut dire que la ville, même au naturel, a des attraits auxquels personne ne résiste. Un extraordinaire ciel bleu, des vestiges romains qui lui valent d’être classée au patrimoine mondial par l’Unesco, un éclairage public façon lampions à l’ancienne, des volets bleu pâle sur pierre dorée, des odeurs de jasmin qui s’invitent au détour des ruelles et d’un rayon de soleil.
Longtemps, cette ville de 50 000 habitants nichée aux confins des BouchesduRhône, là où le fleuve s’éparpille avant de rejoindre la mer, n’était un lieu de passage que pour les fans de romanité et les mordus des Rencontres de la photographie, rendezvous incontournable depuis cinquantequatre ans, ayant encore attiré 127 000 visiteurs en 2022. Hier ignorée des circuits hype au profit d’Avignon, d’Aix, du Luberon ou des Alpilles, elle est désormais l’un des lieux où « il faut être ». L’inauguration, en 2021, de la tour Luma, voulue par la milliardaire Maja Hoffmann et dessinée par l’architecte Frank Gehry, est pour beaucoup dans ce changement. « Une clientèle importante, plus diversifiée, qui n’est plus seulement passionnée de photo mais plus généralement d’art contemporain, est alors arrivée, des gens curieux, ouverts. J’ai vraiment vu la différence dans ma galerie. Et ces gens restent un peu plus longtemps ici », confirme Anne Clergue, fille de Lucien Clergue, le photographe qui a créé les Rencontres.
En 2022, le magazine britannique a placé Arles en