Portés par les vents au-dessus de la Méditerranée, des moucherons vecteurs d’un virus hémorragique potentiellement mortel pour le bétail débarquent en Europe. Originaires d’Amérique du Sud, des fourmis électriques à la piqûre irritante et allergisante sont découvertes dans le jardin d’une résidence à Toulon. En Auvergne et en Normandie, des goujons asiatiques grouillent dans les étangs, porteurs d’un agent pathogène fatal pour les autres poissons. En ce printemps 2023, l’actualité fourmille d’exemples de ces espèces invasives qui investissent le territoire national. Plus ou moins célèbres (palmes d’or pour le moustique tigre et le frelon asiatique), plus ou moins conquérantes, plus ou moins problématiques. Mais toujours plus nombreuses. Les spécialistes ont recensé en France plus de 2 400 espèces exotiques et le rythme d’introduction s’accélère : depuis les années 1980, chaque département « hérite » en moyenne de 12 nouvelles espèces tous les dix ans. Comme ce cactus mexicain, Opuntia Rosea, qui a élu domicile sur les bords du lac du Salagou, dans l’Hérault. De jolies fleurs roses mais de dangereuses épines de 6 centimètres de long, capables de transpercer une chaussure de randonneur. Les autorités sont en alerte, mais personne ne sait précisément d’où et comment est apparu le végétal.
« Les invasifs ? Ils sont la rançon lance un spécialiste de la biodiversité. Si l’introduction par l’homme d’espèces non natives dans son habitat est aussi ancienne que l’humanité, l’explosion actuelle ne doit rien au hasard.