U », tel est le terme posé en préambule par les propriétaires de cet appartement, installé dans un hôtel particulier du IXe arrondissement. Celui d’inviter dans leurs murs la vague seventies, mais avec modération, l’évoquer « », soulignent-ils. Une gageure pour Sophie Erkelbout qui prône la liberté, la fantaisie, l’intensité du style Space Age des passionnée et collectionneuse, suit le fil acidulé du design des années 1950, 1960 et 1970. Chasser les trésors dans ses visites rituelles aux Puces, courir les déballages et les foires en quête de pièces rares ou cultes, est pour elle un véritable plaisir. Le couple francoanglais qui habite les lieux, de grands amateurs de Stanley Kubrick, de l’esprit pop et postmoderniste des années 1970, a donné le ton. Les intentions et la décoration de l’espace devaient être à leur image. Entre sobriété et effusion, pages blanches et sensations fortes, Sophie Erkelbout a joué sur les contrastes. Première étape: racheter le palier des parties communes, afin d’étirer l’appartement. Permettre ainsi d’en révéler la profondeur et le souffle en créant un couloir traversant comme une ligne invisible d’un volume à l’autre. Et enfin, inviter la lumière, l’un des objectifs prioritaires, en ouvrant les espaces conventionnels à une lecture plus contemporaine. Ainsi la cuisine et le salon prennent le large, des percées s’inventent, une bibliothèque murale apporte de la transparence, les murs tombent, les frontières disparaissent. On garde les planchers existants, la cheminée, les fenêtres et leurs crémones d’origine pour ne pas gommer l’identité des lieux, mais, en revanche, on les unifie à l’aide d’un terrazzo au sol. Le travail de relief vient dans la foulée facetter les murs. Différencier les pièces en dépit des ouvertures créées, sera aussi à l’ordre du jour. La décoratrice joue sur les clairsobscurs, un couloir noir du sol au plafond répond à la clarté du salon en pleine lumière, des niches orange allument les murs, des panneaux de papiers peints découpent et structurent l’espace, une crédence géométrique se glisse dans une cuisine cubiste, des motifs floraux pimentent le dos d’une banquette ou encore, les carreaux de la salle de bain poinçonnent les murs. « », rappelle la décoratrice. Souligner le cadre des fenêtres en noir jouant sur l’effet d’alignement, puis plus loin imprimer les murs, saturer les pigments ou poser la couleur par touches, sur une tête de lit, un sol ou par la présence d’un design vintage acidulé. Au programme, humour, insouciance, vitalité d’une époque. « »
HUMEUR ET COULEUR
Apr 25, 2023
2 minutes
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