Sur tous les continents, des hommes et des femmes luttent pour l’environnement. Paris Match a rencontré le naturaliste sénégalais qui a consacré sa vie à protéger ces animaux méconnus
Dans son Village des tortues, Tomas accueille des spécimens fragilisés pour les réadapter à la nature
« Fini la vie de château, il va falloir travailler, les filles ! » plaisante Tomas Diagne en réceptionnant les tortues envoyées par le Musée océanographique de Monaco. Elles ont près d’un an pour se familiariser à leur environnement, apprendre à se nourrir seules et à creuser des terriers avant d’être mises en liberté, dans une réserve. La priorité pour le zoologiste est désormais de racheter des terrains dans le Ferlo où vivent les dernières populations de tortues sauvages « afin d’assurer la protection des habitats dans le temps ». Pour les espèces marines, impossible de contrôler leur univers. Il est devenu leur tombeau : 6 des 7 espèces sont en voie d’extinction.
Tomas Diagne
« Cet animal a survécu au cataclysme naturel qui a éliminé les dinosaures mais pourrait ne pas résister aux dégâts engendrés par l’homme »
De notre envoyée spéciale au Sénégal Frédérique Féron
J’ai toujours trouvé les tortues sympas, mais de là à en faire une carrière… » Tomas Diagne, 1,90 mètre, est aussi robuste que ses protégés mais bien plus avenant. L’agronome sénégalais et défenseur du plus vieux vertébré de la planète, l’un des plus menacé aussi, nous reçoit à Joal-Fadiouth, sur la Petite Côte sénégalaise, à 115 kilomètres au sud de