Un jeune homme haut comme trois pommes entre en scène en gratifiant le public du Zénith de Paris d’un bras d’honneur, histoire d’annoncer la couleur de son humour noir. « Je tiens à préciser que je peux rire de moi, c’est de l’autodérision. Par contre, si vous vous rigolez de moi, ça s’appelle de la discrimination envers une personne handicapée. C’est passible de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende. Je prends évidemment tous les moyens de paiement… » Lui, c’est Quentin Ratieuville, 20 ans, 21 opérations depuis sa naissance, et « une tête à jouer les gamins de 8 ans dans une pub pour Action contre la faim ». Atteint de deux maladies génétiques, les syndromes de Marfan et de Loeys-Dietz, il assure ce soir d’avril la première partie de Waly Dia, son ami très en vue qui lui a mis le pied à l’étrier il y a cinq ans. En une petite dizaine de minutes extraites de son premier spectacle, le bien nommé Toujours debout, il rafle la mise devant les 5 000 spectateurs enthousiasmés par ses saillies corrosives.
Autre ambiance, pas moins chaleureuse, une semaine plus tard dans la petite salle du Théâtre du Marais (Paris. tacle-t-elle en préambule. Malvoyante et albinos, la jeune femme de 26 ans raconte son histoire peu banale avec un débit mitraillette et un sens de l’autodérision acéré : Ou encore :