Le Journal du dimanche

Fille sans joie

Voilà comment Louise, mère célibataire sans un sou mais avec beaucoup de dettes, se présente sur des sites spécialisés. Avec Internet, se prostituer devient aussi simple raille cette ancienne hôtesse d’accueil tombée enceinte alors qu’elle étudiait le droit. Durant quatre ans, Louise – un pseudo – a été Alma, masseuse naturiste. Des carnets dans lesquels Alma consignait ses journées passées à s’occuper d’hommes aux désirs plus ou moins salaces, Louise a tiré un récit au style cru et cocasse. Elle a côtoyé près de 800 de ces âmes perdues, mariées ou non, issues de toutes les couches de la société. Tantôt psy, tantôt mère ou encore conseillère conjugale, elle pose ses limites quand ces clients, souvent en quête d’affection plus que de sexe, se montrent trop gourmands. Il y a les amoureux, les romantico-pervers, les obsessionnels et ceux qui font peur. On est effaré par la déviance de certains et leur absence de discernement quant à la dépendance financière de Louise. Paradoxalement, c’est avec un travail marginal que Louise peut offrir une vie comme les autres à sa fille. écrit la désormais trentenaire. Mais elle ne peut être que d’appoint. Pour Louise, ce fut un tremplin vers la liberté.

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