n 1993, Alain Prost disputait sa dernière saison de Formule 1. Le calendrier comportait seize courses au total, onze en Europe, aucune aux Etats-Unis. Trente ans plus tard, le nombre record de vingt-trois Grands Prix est atteint, dont trois aux USA. Les pays se bousculent pour accueillir une manche du championnat du monde, prêts à payer des sommes démesurées pour s’offrir un GP. Liberty Media, propriétaire de la F1, se frotte les mains, et allonge le calendrier, évoquant même l’objectif d’organiser bientôt vingt-cinq courses par saison. Depuis l’acquisition de la discipline début 2017, l’entreprise américaine a réussi à développer et dépoussiérer le sport, augmenter et rajeunir son audience et, surtout, à multiplier ses revenus. Le succès de la première édition du Grand Prix de Miami, avec 242000 spectateurs sur ainsi que toutes les infrastructures nécessaires sont en construction, pour un coût des travaux estimé entre 20 et 30 millions supplémentaires. A l’occasion d’une démonstration en F1 dans les rues de Las Vegas en novembre dernier, pile un an avant la course, Lewis Hamilton avait partagé son enthousiasme : Le spectacle des vingt Formule 1 déboulant à 300 km/h dans les rues sur les 6,120 km de ce circuit qui passera entre les plus célèbres casinos du monde vaut l’énorme investissement consenti, selon les dirigeants de Liberty Media. Son directeur général, Greg Maffei, avance même que le Grand Prix rapportera 500 millions de dollars grâce à la billetterie et aux sponsors. Vous rêvez d’y aller ? Les places les moins chères ont été rapidement vendues. Désormais, il vous faudrait débourser au minimum 1800 € pour les trois jours. Ajoutez à cela le voyage et l’hébergement, et vous comprendrez que sur ce genre de course, la Formule 1 est devenue un produit de luxe. Las Vegas envisage d’atteindre le chiffre hallucinant de 1 milliard de dollars de retombées pour l’économie locale. Si le contrat court officiellement jusqu’en 2025, de nombreuses sources s’accordent à dire que le GP de Las Vegas est garanti jusqu’en 2032. De quoi amortir les dépenses et surtout accumuler les bénéfices en dix éditions.
