« À ceux qui ont tout perdu », d’Avril Bénard, éd. des Instants, 194 pages, 19 euros.
Il y a des questions que les boomers occidentaux ne se posaient pas. Des secrets de famille gardés pour soi, passés enfouis qu’on répugnait à faire revivre, pensant peut-être que l’humanité, à force de guerres mondiales et de menaces nucléaires brandies, saurait tirer les leçons de l’Histoire, définitivement s’assagir.siècle est effacé littéralement devant le XXI, ses réseaux sociaux, son intelligence artificielle, ses pandémies, ses tranchées ukrainiennes survolées par des drones russes, sa solitude connectée et son horizon bouché. Le taux d’angoisse remontant, la littérature qu’elle suscite reflète l’époque. Retour vers le passé sacré ou projection dans un futur sombre : deux premiers romans d’une brûlante actualité pour exemples.