« Tous les ans, c’est la même chose. Les jours rallongent, les kermesses approchent et la douceur des airs reprend ses droits. Ô joie printanière qui bannit peu à peufaire leur première sortie annuelle en public, tels des platoniciens tout juste échappés de leur caverne. Aveuglement de l’épiderme trop longtemps enfermé. Impression de jachère. Déséquilibre du quotidien. Oui, c’est fou comme ces quelques mois de contrainte hivernale auront fait taire notre assurance de l’été dernier, que nous achevions comme autant de mois d’août passés en gambadant gaiement en culotte tanga dès potron-minet, finalement débarrassée de cette atroce première impression qui revient pourtant chaque année. Telle une fatalité? Vogue déclarait récemment Carine Roitfeld. Devrait-on alors, comme des héroïnes de à la garde-robe aussi fantasmée que le New York qu’elles arpentent, imposer à notre épiderme sacrifié d’être de sortie toute l’année? On s’imagine, dans les petits matins noir cirage des mois en “bre”, devant l’école, pauvres mollets hérissés de poulet fraîchement déplumé, rassurée par la certitude de n’avoir pas ce douloureux cap printanier à passer. Non. Comme 70 % des Françaises de la vraie vie*, il est évident que nous continuerons à gainer et réchauffer nos gambettes des mois durant avant de, ploc, les remettre finalement en liberté. Allez, c’est juste un mauvais moment à passer. »
TIC TOC
May 04, 2023
1 minute
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