Voilà deux verbes que nos médias ont tôt fait de confondre, et pour cause! Non seulement, en paronymes qui se respectent, ilsexemple, aucun inconvénient majeur à ce que vous vous fassiez escroquer ou extorquer dix mille euros, les deux verbes s’accommodant fort bien d’un nom de chose pour complément d’objet direct. Les ennuis commencent dès que ledit COD renvoie à une personne, le premier étant seul habilité à se construire de la sorte: si vous pouvez à bon droit vous faire escroquer (ce verbe signifie indifféremment « s’emparer de quelque chose de façon frauduleuse » et « dépouiller quelqu’un de son bien en le bernant»), il ne saurait être question que vous vous fissiez extorquer. On peut extorquer à un footballeur de l’argent (en lui faisant, comme on dit en français d’aujourd’hui, un chantage à la sextape), sa signature (de préférence au bas d’un contrat juteux), ou l’aveu qu’en as de la pirouette il en rajoute parfois dans la simulation. Mais on ne saurait extorquer un footballeur. Ni personne d’autre, d’ailleurs!
Escroquer ou extorquer?
May 04, 2023
1 minute
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