EN 1994, TIMOTHY GARTON ASH somnolait en assistant à une conférence se tenant à Saint-Pétersbourg, lorsqu’un petit homme trapu prit la parole. Vladimir Poutine était alors encore un inconnu, mais son discours annonçait des ambitions de revanche. Moscou, expliqua le futur dirigeant, ne pouvait pas abandonner les « 25 millions de Russes » vivant à l’étranger. Selon lui, le monde devait respecter les intérêts du « peuple russe en tant que grande nation »
L’anecdote figure en bonne place dans , le livre de Timothy Garton Ash, qui vient de paraître en anglais. L’historien et journaliste, professeur en études européennes à l’université d’Oxford, a écrit une « histoire personnelle de l’Europe » saluée par la critique. L’auteur avait 17 ans quand le Royaume-Uni a rejoint la Communauté européenne, et 64 ans quand il l’a quittée. Dans cette très émouvante déclaration d’amour au Vieux