AVEC LE PREMIER ANNIVERSAIRE de l’invasion massive russe du 24 février 2022, et le neuvième anniversaire du début de la guerre russo-ukrainienne à la suite de l’annexion par Poutine de la Crimée en février-mars 2014, tout laisse à penser que la plus grande guerre en Europe depuis 1945 va continuer pendant de nombreux mois et, probablement, des années. Mais, de même que les alliés occidentaux engagés dans la Seconde Guerre mondiale ont commencé dès 1942 à préparer l’Europe de l’après-guerre, il n’est pas trop tôt pour réfléchir au futur.
LES LEÇONS POUR L’OCCIDENT Les Ukrainiens ont l’habitude de désigner leurs soldats comme des « guerriers ». La réponse quasi rituelle à l’incantation patriotique « Gloire à l’Ukraine » est « Aux héros, la gloire ! » Le contraste avec une grande partie de l’Europe de l’Ouest, et en particulier l’Allemagne, ne pourrait pas être plus net. Dans ce pays, le nombre de Kriegsdienstverweigerer (les réfractaires à un service militaire avec port d’armes) a presque quintuplé en 2022 et, de façon stupéfiante, a inclus des individus déjà membres des forces armées germaniques en service actif.
La première leçon donnée par l’Ukraine à l’Occident est donc aussi simple qu’ancienne : parfois, il faut se battre pour la liberté. Cela peut paraître évident, mais au cours de ce que j’appelle « la période post-mur » – entre