Un simple conducteur respectueux de l’intégrité du signal musical, le câble ? On aimerait tant que cela se résume à cette seule dimension. Repartons sur la métaphore du whisky, et ses ingrédients de base, des céréales, de la levure et de l’eau. Simplissime. Oui, mais quel grain, quelle levure et quelle eau ? Seigle, blé, maïs, orge ? Par quel processus de fermentation, distillation et maturation obtient-on le jus ? Et le séchage préalable du grain malté, avec ou sans tourbe ? Puis les mélanges, le vieillissement – ah les fûts, toute une grammaire de saveurs… Venons-en maintenant aux câbles et aux principes physiques qui les régissent : tout conducteur traversé par un courant est soumis à des forces électromagnétiques et se caractérise par sa résistivité, sa capacitance et son inductance. Ces grandeurs varient selon sa matière, son diamètre, sa longueur et l’intensité du courant qui le traverse. Autrement dit, le câble se comporte à la fois comme une résistance, un condensateur et une self, autant de composantes passives dont l’action sur le signal influe sur les transitoires, la dynamique et l’équilibre tonal. Ajoutez à cela les effets vibratoires, électromagnétiques, ou encore l’impact des perturbations extérieures (radiofréquences) sans oublier les effets conjugués de plusieurs conducteurs juxtaposés, l’incidence de la nature du diélectrique et des isolants qui vont du coton au Téflon en passant par le carbone, le PVC et tant d’autres, et vous avez une idée encore très partielle de ce qui explique que le câble A n’est pas identique au câble B, mis à part que tous les deux transportent le signal d’une extrémité à l’autre.
Une complexité inouïe
Tel le producteur de whisky qui manipule un nombre d’ingrédients fantastique, le facteur de câbles assemble, modèle, ajuste lui aussi matériaux et structures, techniques d’emboutissage ou de soudure, métaux plus ou moins précieux, isolants, écrans et