Coup de théâtre au Conseil de l’Union européenne : début mars, l’Allemagne a refusé de voter l’adoption définitive de la directive visant l’interdiction des moteurs thermiques pour les véhicules individuels d’ici à 2035. Pourquoi ? Parce que Berlin veut laisser la porte ouverte à une autre solution : les carburants de synthèse, des équivalents stricts des essences et diesels actuels mais dans une version neutre en carbone, car fabriqués à partir d’électricité renouvelable, d’eau et de dioxyde de carbone (CO2).
La technologie monte en effet doucement en puissance : en décembre dernier, Porsche a inauguré, en association avec Siemens Energy et ExxonMobil, l’une des premières usines pilotes au monde capable de fabriquer de tels carburants, au nord de Punta Arenas, en Patagonie chilienne. Quelque 130 000 litres d’essence devraient y être produits par an. C’est certes une goutte d’eau dans l’océan de la production mondiale – environ 2 300 milliards de litres en 2021. Mais le consortium mené par Porsche espère bien faire grimper la