C’est la nouvelle coqueluche. L’hydrogène est avancé comme une solution miracle pour décarboner les transports au sens large. Dès novembre 2021, Emmanuel Macron disait vouloir “faire de la France le leader de l’hydrogène vert”, après avoir débloqué plus de 9 milliards d’euros pour aider à développer la filière. Plus récemment, la guerre en Ukraine et le bouleversement des flux d’approvisionnement en gaz naturel qui s’est ensuivi ont poussé toute l’Europe à considérer l’hydrogène comme une piste d’avenir. Il est même question que Bruxelles estampille “green” l’hydrogène produit à partir d’électricité nucléaire, ce à quoi l’Allemagne s’opposait de longue date. De leur côté, les industriels du Vieux Continent se sont réunis dans un consortium baptisé Hydrogen Europe, qui regroupe des membres aussi variés qu’Air Liquide, Airbus, Alstom, Arcelor Mittal, Bosch, BP, Michelin, la SNCF ou encore TotalEnergies. Sans parler des constructeurs automobiles (Audi, BMW, Honda, Hyundai, Mitsubishi, Stellantis ou Toyota), tous en ordre de bataille pour lancer la grande révolution de l’hydrogène !
Tout pour plaire, en théorie
Reconnaissons que, sur le papier,, particules fines, oxydes d’azote et autres joyeusetés nuisibles au climat ou à nos bronches ! Et si recharger une batterie de voiture électrique prend 20 mn minimum, refaire le plein d’un véhicule à hydrogène se fait en 3 à 5 mn. Enfin, une voiture à hydrogène nécessite cinquante fois moins de matériaux critiques (cobalt, lithium) qu’un modèle électrique à batterie. Séduisant, non ? Pour autant, ce n’est pas vraiment la ruée chez les constructeurs : ils ne sont qu’une poignée à proposer des modèles à hydrogène qui plus est à des prix particulièrement élevés. Dans le monde, on ne compte actuellement qu’environ 40 000 véhicules particuliers à hydrogène en circulation, principalement en Californie, en Corée du Sud et au Japon.