Pendant des mois, les deux écorchés ont travaillé ensemble. La Fondation Louis Vuitton ressuscite ce mariage au sommet
Un peu fané, Andy Warhol est délaissé. L’énergie underground de Basquiat le revigore
Par Anne-Cécile Beaudoin
Leur première rencontre n’a duré que quelques minutes. C’était en 1979. Après l’avoir filoché dans les rues de SoHo jusqu’au restaurant W.P.A, Jean-Michel Basquiat accoste Andy Warhol et parvient à lui vendre au culot deux de ses œuvres, mélange de photocopies, éclaboussures et écritures, imprimées en format carte postale. Andy est une star qui gagne beaucoup d’argent en portraiturant sur commande le grand monde de l’Upper East Side. Il vient de clore un kaléidoscope monumental de 132 peintures à la limite de l’abstraction baptisé « Shadows », mais est surtout réputé pour ses sérigraphies d’objets les plus ordinaires – bananes, canettes de Coca-Cola, boîtes de potage Campbell rangées comme chez l’épicier. On dit