L'auto-Journal

COMPLÈTEMENT GIVRÉ

La vie d’un journaliste essayeur automobile est remplie de contrastes : juste avant de partir en voyage avec notre “Jogger des 10 000”, votre serviteur avait roulé quelques jours en Mercedes Classe C Break, celle que vous avez pu voir dans notre numéro 1 127. Autant dire qu’il a fallu passer presque d’un extrême à l’autre et, après avoir été choyé dans l’allemande, je ne montrais pas beaucoup d’enthousiasme à la perspective de rouler plusieurs journées dans ce Jogger. Cela a commencé dès le premier instant en ouvrant la porte du SUV roumain : entre la sensation de légèreté et la sonorité, c’est enfoncer une porte ouverte que d’annoncer la victoire du match de la portière pour la Classe C contre le Jogger. Rassurez-vous : là s’arrête ce face-à-face virtuel, même s’il y aurait matière à quelques surprises…

Nous voilà donc partis sur l’autoroute, ce lundi de janvier, accompagnés de la tempête Gérard, association de trombes d’eau et de bourrasques de vent latéral : les meilleures conditions possibles ! De cet enfer météorologique ressort un constat : le Jogger est un rail ! Pourtant “léger” (1 286 kg), haut sur pattes (1,67 m hors barres de toit), doté de voies plutôt étroites (1 520 mm à l’avant, 1 509 à l’arrière) et de pneus de vélo (205/60 R 16), il s’est révélé imperturbable. Les bourrasques, nous les entendions bien, mais nous les ressentions assez peu dans la trajectoire : une très légère correction au volant a suffi à garder la voiture dans la bonne voie. Bon point donc. Même dans ces conditions difficiles, le Jogger rassure. Mais vous devez cependant gérer par vous-même la tenue de cap, aucune aide au maintien en file n’étant au programme, pas plus que de régulateur adaptatif. Des “lacunes” d’équipement qui contrastent fortement avec la production actuelle, et qui coûtent à ce Jogger pas mal de points à l’EuroNCAP (voir encadré page ci-contre). C’est donc à vous de conduire, à l’ancienne, avec au moins un aspect positif : enclencher le régulateur de vitesse non adaptatif (sans radar, donc) est d’une simplicité enfantine !

Un peu plus loin, sur la route asséchée, régulateur à 130 km/h, notre vitesse réelle était de 127 km/h. Calé sur le sixième rapport, le régime frôle les 3 000 tr/mn et ce n’est clairement pas le moteur qui fait monter le sonomètre à 71,1 dB : ce sont surtout les bruits aérodynamiques et de roulement, contre lesquels l’insonorisation se montre faiblarde. C’est l’un des plus gros défauts de la voiture, mais les fréquences ne sont malgré tout pas trop gênantes :

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