“Willy Ronis : se retrouver…”, musée de Pont-Aven (29), jusqu’au 28 mai 2023.
Willy Ronis (1910-2009) ne serait pas devenu le photographe humaniste que l’on connaît s’il n’avait pas dû reprendre la gestion du studio photographique familial lorsque son père tombe malade. Il était prédestiné à faire de la musique son métier et rêvait de devenir violoncelliste. En 1936, son père décède et le commerce familial fait faillite, mais Willy Ronis, touché par la photosensibilité, décide de se lancer en tant que photographe indépendant et fait de la rue son terrain de jeu privilégié. L’exposition “Willy Ronis : se retrouver…” est l’occasion de revenir sur l’incroyable parcours de ce photographe engagé, à travers les mai, les grèves, les défilés place de la Bastille, les commémorations au Vél’ d’Hiv’ ou encore la victoire du Front populaire en 1936… Un engagement porté par les valeurs familiales de ce fils d’émigrés issu de la classe populaire. C’est donc tout naturellement qu’il choisit de se tourner vers les gens modestes qui se battent contre les inégalités. Mais si Willy Ronis aime photographier ceux qui veulent se faire entendre, il immortalise avec la discrétion qu’on lui connaît les moments de vie des Français. La photographie ne lui fait pas oublier ses premières amours pour la musique, et cette influence reste prégnante dans toute son œuvre. En 1983, le photographe décide de faire don de son œuvre à l’État, une intention confirmée dans son testament en 2006. Ce fonds affecté à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie permet de conserver et d’archiver l’ensemble de son œuvre mais également d’organiser des expositions telles que celle présentée au musée de Pont-Aven, qui offre la possibilité d’explorer toute la richesse de cette donation.