« Fini les bouteilles d’eau en plastoc qu’on balance après trois gorgées, qui collent une sciatique et cisaillent les phalanges au retour du supermarché et flottent, surtout, misérablement sur les océans. se balade désormais avec ce contenant qui fait “ gling gling”, trop longtemps relégué au seul scoutisme, et dont le business explose. Riquiquis pour entrer dans les cartables, en mode tonneau pour les assoiffés à vessie de compète, isothermes, discrètes ou bariolées, les gourdasses sont partout. Les enseignes annoncent des croissances à deux chiffres, et le secteur devrait générer 11 milliards d’euros d’ici 2030 . Désormais symbole d’engagement et de jeunesse d’esprit, la possession ostentatoire d’une gourde semble plus efficace qu’un coup de Botox pour afficher fièrement son adhérence à la dive Gen Z. Pas folle, la “fashion” s’est logiquement emparée du phénomène. Le porte-gourde Chanel s’arrache tandis que Jacquemus et Marine Serre y sont allés de leur participation à la tendance dite “gorpcore” (une tendance consistant à arborer des vêtements techniques hors des salles ou des sentiers rocailleux) au plus haut sur les réseaux sociaux, faisant de la gourde stylée la superstar de l’accessoire insta-friendly. Il n’en fallait pas plus pour que, porté par une belle volonté écologique (promotionnelle ?), l’ensemble des enseignes veuille offrir à son prochain ledit objet du désir désaltérant flanqué d’un beau logo, comme en leur temps les clés USB et autres tote bags qui s’entassent désormais à côté de… nos dizaines de gourdes, dans nos placards. Ce qui fait peut-être un peu beaucoup. Tiens, mais au fait, ça se recycle comment, une gourde ? »
TIC TOC
Mar 02, 2023
1 minute
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